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Formation professionnelle et CPF des VRP

Source : CFE-CGC magazine

Le compte personnel de formation (CPF) en 4 points

La prin­ci­pale évo­lu­tion de la loi pour la liber­té de choi­sir son ave­nir pro­fes­sion­nel pro­mul­guée le 5 décembre 2018 a concer­né le compte per­son­nel de for­ma­tion (CPF), doré­na­vant libel­lé en euros. La plu­part des sala­riés voient leur compte ali­men­té à hau­teur de 500 € par an dans la limite d’un pla­fond de 5 000 €. A l’heure actuelle, 27 mil­lions de compte ont au moins 1 € des­sus. La moi­tié des sala­riés du pri­vé ont au moins 1080 €, sachant que le maxi­mum pos­sible est de 3 240 €.

La sup­pres­sion des listes de for­ma­tion per­met à cha­cun de choi­sir une for­ma­tion de son choix par­mi les plus de 20 000 cer­ti­fi­ca­tions enre­gis­trées dans les deux réper­toires de la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle. Mais les listes avaient deux fonc­tions précises : 

  • limi­ter les dépenses dans une enve­loppe contrainte, 
  • ne pas lais­ser impu­ter sur le CPF du sala­rié des for­ma­tions qui devraient être finan­cées par l’employeur.

Ces dif­fé­rents élé­ments peuvent être résu­més par un cal­cul simple. Si l’on consi­dère qu’il y a dix-huit mil­lions de sala­riés en France dont l’alimentation est de 500 € par an, les besoins de finan­ce­ment sont esti­més à neufs mil­liards d’euros. Or le finan­ce­ment effec­tif est de 1 Md€. Seuls 11 % des comptes sont donc cou­verts, sans qu’il n’y ait ni moyen réel de régu­la­tion ni assu­rance que ces for­ma­tions béné­fi­cie­ront à la com­pé­ti­ti­vi­té du pays. Une mis­sion a été d’ailleurs confiée à l’Inspection géné­rale des affaires sociales (IGAS) et l’Inspection géné­rale des finances (IGF), car de gros doutes existent quant à la sou­te­na­bi­li­té finan­cière du dispositif.

Une application en perpétuelle évolution

Le 21 novembre 2019 a été lan­cée l’application CPF, per­met­tant à cha­cun de pou­voir « com­man­der » une for­ma­tion de la même manière que l’on achète un pro­duit sur inter­net. Selon les pre­miers chiffres appor­tés par la caisse des dépôts et consi­gna­tion qui gère le dis­po­si­tif, on ne constate pas d’entrée mas­sive en for­ma­tion. Depuis son lan­ce­ment, en novembre 2019, l’application a fran­chi la barre du mil­lion de télé­char­ge­ment et envi­ron 40 000 per­sonnes sont par­ties en for­ma­tion dans l’un des 10 250 orga­nismes réfé­ren­cés. Les for­ma­tions les plus deman­dées sont le trans­port (per­mis B, C et CACES) et les langues.

Au-delà de ces consi­dé­ra­tions, la mise en place opé­ra­tion­nelle n’est pas encore ter­mi­née. En effet, à l’heure actuelle, le mar­ché du CPF est une rela­tion tri­an­gu­laire entre l’individu, l’organisme de for­ma­tion et la Caisse des dépôts et consi­gna­tions. Tous les autres acteurs comme l’entreprise, Pôle Emploi ou les régions ne sont pas encore inté­grés au sys­tème. Pour le moment , si une for­ma­tion a un coût supé­rieur aux droits déte­nus sur son compte, le titu­laire ne peut que payer le reste à sa charge : les autres abon­de­ments sont dis­po­nible depuis juin 2020. Le paie­ment du reste à charge s’effectue en une fois.